Association de recherche clinique en allergologie et asthmologie

Les NAC
Nouveaux Animaux de Compagnie

Ça y est, papa et maman se sont décidés à changer le papier peint de leur chambre !
Cela se traduit par une journée dans les magasins de bricolage ! La barbe …
Samedi c’est le départ, les grandes surfaces de bricolage sont distantes de 80 km et la journée  sera bien occupée. Peut-être un hamburger et des frites à midi si tout se passe bien.
Enfin arrivés, je me suis tenu tranquille dans la voiture, ma console tient la distance et pour une fois, j’ai pensé à la recharger avant le départ.
1er magasin : des tonnes de papier peint! Mais là : papa veut du moderne et maman des
fleurs !
Peut-être un 2ème magasin !
2ème : enfin d’accord sur un papier peint moderne à fleurs mais pas le bon nombre de
rouleaux !
3ème magasin : pas beaucoup de choix….
12h30 : j’ai faim ! vite mon hamburger et mes frites, dans le menu enfant il y a une toupie
avec Tintin dessus !
La grande surface permet d’aller faire les courses pour la semaine et attenant il y a encore un
magasin de bricolage….
J’en ai marre des kilomètres parcourus dans ces fichus magasins. Bonheur il y a un rayon
animalerie entre les perceuses et les papiers peints !
Je m’éclipse discrètement et je file vers cet endroit.
Tout d’abord un magnifique perroquet, il est juste attaché par une patte et essaye de me pincer
lorsque je veux le caresser… Bon, d’accord je n’ai pas tenu compte du panneau : ne pas toucher l’animal, risque de blessure…
Les autres oiseaux sont dans des cages mais je ne suis pas fan d’oiseaux. Ma grand-mère en avait un et il mettait des cochonneries dans mon bol de petit déjeuner car la cage était fixée au-dessus de la table de la cuisine… Ce n’est pas un bon souvenir.
Les poissons sont magnifiques, mais maman ne voudra jamais installer un aquarium dans le salon et pour ce prix j’aurais au moins 2 consoles de jeux. C’est dommage, ils ne mordent pas, ne pincent pas et n’envoient pas de débris par terre…..
Tiens, un grand bassin ouvert : des minuscules tortues nagent puis se prélassent sur le caillou au milieu. Mais maman n’aime pas les tortues, grenouilles, crapauds et hurle dès qu’un crapaud traverse le chemin. Ne parlons pas de la crise qu’elle a faite le jour où au restaurant, c’était spécialité : cuisses de grenouilles !
Les souris, ma sœur m’a dit qu’elle en a disséquée une en TP de SVT (travaux pratiques de sciences de la vie et de la terre) TP de sciences quoi! Et un copain en récré m’a dit qu’il connaissait un copain qui était allé chez un de ses potes qui avait un boa et lui donnait des souris vivantes à manger… Trop gore !
Super mignon, c’est un cobaye, il me regarde et c’est le coup de foudre. Ses grands yeux noirs ont l’air tendre et j’ai envie de le serrer dans mes bras. Il est blanc tacheté de brun.
Son pelage a l’air tout doux et lui au moins n’essaye pas de me mordre quand je lui tends un
petit brin de paille qui se trouve dans la cage.
Prix : même pas un CD et la cage : ouais cela passera, la paille je la demanderai à mon copain
car son père est agriculteur donc pas d’objection majeure à attendre de la part de mes parents !
Je quitte « Doudou » à la recherche de mes parents. Toujours au rayon papier peint mais là ils en sont à l’achat de la colle, bon espoir…
Pas de vendeur en vue et mes parents ne se sont même pas rendus compte de mon absence. « Maman, à l’entrée du magasin il y a un rayon avec des animaux et un très gentil cobaye, tu me l’achètes, dis ».
« Mais non, le vendeur est allé chercher les rouleaux et après nous rentrons à la maison».
Je ne vois pas le rapport entre le vendeur et Doudou mais les adultes c’est compliqué !
Je retourne voir Doudou et là, une « fille » est en train de le regarder et tire la manche de sa mère pour qu’elle le lui achète. Ah non, il m’est réservé. Conscient de l’urgence de la situation, je cours vers mes parents qui attendent toujours le vendeur. « Maman, viens voir Doudou, car sinon il sera vendu à une fille. Je te promets c’est moi qui m’en occupe, il est tellement beau, je rangerai ma chambre et ferai mes devoirs tout de suite en rentrant de l’école, promis».
« Parles-en à ton père ».
« Papa, maman est d’accord pour que j’achète un cobaye, t’es OK » …. Papa n’a rien écouté mais il a du vaguement capter que maman était d’accord, enfin presque.
Je fonce au rayon et là je cherche une cage pas trop grande, un sac de graines, un sac de copeaux de bois, un biberon pour l’eau et je mets tout cela sur le comptoir. Une vendeuse vient me voir et je lui dis que mes parents finissent d’acheter le papier peint et que pour les « avancer » j’ai choisi la cage et les accessoires. Si elle pouvait me préparer Doudou pour que mes parents n’attendent pas, cela serait sympa de sa part. « Non, il me faut l’accord de tes parents pour sortir un animal de sa cage ». Enfin, papa vient me chercher pendant que maman
attend à la caisse du magasin.
« C’est quoi ce bazar ?», « c’est pour Doudou tu sais Mon cobaye ». Papa prend son air un peu perdu et prend la cage, pendant que fièrement je porte le carton contenant Doudou.
Le chargement dans la voiture passe « presque » inaperçu car maman a trouvé le papier peint à fleurs dont elle rêvait.
Aussitôt arrivé à la maison, je mets la cage de mon cobaye sur mon bureau, je lui trouverai une autre place demain. Vite de l’eau et des graines, Doudou a soif mais pas faim.
Le lendemain jour d’école, je suis impatient de rentrer à la maison.
17h30 maman n’est pas encore de retour de son travail et papa ne rentre que lorsque je suis déjà couché….
La cage du cobaye trouve une place plus « convenable » sur ma commode et après avoir longuement câliné Doudou, je le remets dans sa cage. Vite, il ne reste que peu de temps avant le dîner pour faire les devoirs.
« A table » crie maman. Je descends précipitamment et reste un peu silencieux pendant le repas.
« Tu ne devrais pas jouer à la console aussi longtemps, tu as les yeux rouges  » dit maman.
Mon nez coule un peu, j’ai dû prendre froid.
« Je vais me coucher, maman, mes devoirs sont faits pour demain ».
Doudou est tranquille dans un coin de sa cage.
A peine endormi, je l’entends qui bouge. Quel remue- ménage ! Il gratte le plancher de sa cage en plastique et ses petites griffes font un boucan phénoménal au milieu du silence nocturne.
Je n’arrive pas à dormir, d’autant que ce fichu rhume m’a bouché le nez et que j’ai du mal à respirer. Le petit déjeuner est prêt mais la maison est vide car mes parents partent tôt au travail.
Je n’arrive pas à respirer correctement. Tant pis il faut quand même aller à l’école.
La journée se passe bien car la journée est fastoche : il n’y a pas de sport. Mon nez se débouche.
La soirée et surtout la nuit sont identiques à la précédente. Mais là, à 6h 30 du matin j’appelle maman, elle est encore là.
D’où vient cette odeur dans ta chambre, qu’est-ce qu’il t’arrive? Ouvre tes volets.
Mais c’est quoi cette bestiole dans ta chambre ?
Moi, en pleurs : c’est le cobaye que TU m’as acheté samedi au magasin de bricolage et il m’empêche de dormir et en plus il met des cochonneries partout dans ma chambre.
J’ai très mal à la tête, je n’ai pas dormi de la nuit car j’ai le nez bouché.
« Bon, donnes-moi ton livret de correspondance que j’appelle, tu n’iras pas à l’école
aujourd’hui. Va dans ma chambre et reposes-toi, j’essayerai de revenir à midi « .
Toute la matinée je dors et n’entends même pas maman revenir à midi Elle pousse la porte de la chambre. « Comment vas-tu mon poussin? » « Ça va mieux maman »
Le soir venu, maman met la cage du cobaye dans le salon vers la fenêtre. Il est à la lumière, nous voit passer et surtout ne m’empêche pas de dormir la nuit.
Une amie de mes parents dont le fils a eu également un cobaye nous conseille d’en parler à notre médecin qui décidera s’il faut réaliser un bilan allergologique afin de vérifier si je suis vraiment allergique au cobaye.

L’arrivée d’un animal dans un foyer doit être un acte réfléchi et consenti par tous les membres de la famille. Ce n’est pas un jouet, ni encore moins un « rouleau de papier peint! »
Sa place doit être déterminée et installée avant son arrivée.
Une solution de repli doit être envisagée en cas d’allergie à cet animal et surtout en aucun cas l’animal ne doit vivre dans la chambre de l’enfant (ni de ses parents)….

ALLERGIQUE ?
Histoires et nouvelles pour petits et grands.

Le printemps.
L’allergie est une maladie mondiale en forte expansion.
Cet ouvrage aborde l’allergie par le biais de petites histoires. Le vécu de l’allergique, ses difficultés au quotidien sont décryptés afin de mieux connaître et par conséquent de mieux combattre ce fléau : l’allergie. De nombreux conseils, astuces sont donnés pour identifier et éviter l’allergène responsable des symptômes présentés.

L’auteure nous emmène dans un monde allergique vivant, drôle, émouvant, à travers des scènes imaginaires ou de la vie quotidienne.
Ces courtes histoires sont rythmées par les saisons en commençant par le printemps.

Michèle PIPART est médecin allergologue et exerce depuis 1989 l’allergologie dans son cabinet libéral. Elle est également diplômée en Sophrologie relaxation.